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Et si l'on "montait le son" dans l'échelle de nos préoccupations ?

16/06/2022 No thumb

"On entend les oiseaux!". Combien d'entre nous se sont surpris à prononcer la phrase la plus universellement partagée pendant le confinement ? Pour beaucoup, la crise sanitaire a été l'occasion d'une prise de conscience de la pollution sonore et de la perte de qualité de vie qu'elle génère. "La pandémie nous a permis en grandeur réelle d'expérimenter ce qu'était une ville apaisée. Cette expérience sensorielle a laissé des traces et renforcé l'aspiration sociétale à davantage de calme", explique Bruno Vincent, conseiller scientifique et stratégique d'Acoucité, le premier observatoire de l'environnement sonore, créé en 1996 par la métropole de Lyon.
L'enjeu est d'autant plus important que le bruit est une question de santé et qu'il a un coût. L'Ademe et le Conseil national du bruit ont évalué la facture à 147 milliards d'euros par an pour la France (étude publiée en juillet 2021). Un chiffre qui inclut les effets sanitaires et non sanitaires de trois sources de bruits différentes (le transport, le voisinage et le milieu du travail).
Parmi les effets sanitaires, on retrouve la gêne, les perturbations du sommeil, les maladies cardiovasculaires, l'obésité, le diabète, les troubles de la santé mentale, mais aussi les difficultés d'apprentissage, l'hospitalisation, les maladies et accidents professionnels. Et parmi les effets non sanitaires, les pertes de productivité et la dépréciation immobilière. Un appartement situé en face d'un boulevard périphérique ou d'une voie ferrée subit une décote importante.