Dans le débat qui agite les plateaux télé, les radios et les journaux autour des polices municipales et de leur armement depuis plusieurs jours, j’entends et je lis beaucoup d’inexactitudes autour de la formation des policiers municipaux. Le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), que je préside, est l’opérateur unique de la formation des policiers municipaux en France et je suis surpris que beaucoup s’expriment en son nom.
Nous formons les policiers municipaux (PM) dès qu’ils sont recrutés dans quatre centres spécialisés dans la formation initiale des PM situés à Aix en Provence, Montpellier, Meaux-Villenoy et Angers. Ces quatre centres représentent un investissement de plus de 120 millions d’euros de la part du CNFPT.
Ainsi, chaque année, nous accueillons en moyenne 2 500 nouveaux policiers municipaux en formation initiale selon des référentiels stricts élaborés et encadrés par le ministère de l’Intérieur et qui prennent en compte la spécificité de la police municipale, qui n’est ni la police nationale ni la gendarmerie. Ce sont des formations longues et exigeantes qui suivent le recrutement par concours, puisque la formation initiale d’un agent de PM dure six mois, pour un chef de service PM neuf mois, et enfin neuf mois également pour un directeur PM.
En ce qui concerne l’armement, c’est également le CNFPT qui forme les PM des communes qui ont opté pour cette prérogative. Aujourd’hui, 80 % des polices municipales sont armées, dont 54 % d’armes létales contre 22 % en 2008.
L’armement ou le non-armement d’une PM est laissé au libre choix des maires, tout comme le degré d’armement et le type d’arme, et tout comme l’est le reste des prérogatives possibles d’une PM (brigades cynophiles, vidéo surveillance, brigade vélo, interception des véhicules etc.). Dans tous ces domaines, là encore c’est le CNFPT qui forme. Toutes formations confondues (initiale, à l’armement, continue, entraînement etc.), ce sont chaque année 25 000 PM qui sont formés par le CNFPT.
Le type de police municipale, le fait d’en avoir une ou non (seules 4 500 communes et intercommunalités en possèdent), l’armement ou encore les prérogatives qu’elle exerce doivent rester à la discrétion des maires, qui sont les mieux à même de connaître leur territoire, les besoins de celui-ci, et surtout qui sont en première ligne face aux questions de sécurité. Le débat lancé par LFI, et ceux qui s’en suivent parfois avec beaucoup de démagogie et de contrevérités est tranché par une chose, et une seule : l’élection qui valide une équipe municipale et son programme. Dans la période électorale qui s’ouvre, chacun devra prendre position et il appartiendra aux électeurs, et à eux seuls, de déterminer une ligne en mars 2026.
Nous avons constaté sur ce mandat municipal une forte progression des effectifs de la police municipale avec plus de 10 000 policiers municipaux recrutés ces cinq dernières années. De moins de 20 000 PM en 2012, nous en comptons aujourd’hui près de 30 000 et les débats actuels montrent que la sécurité va être une préoccupation forte des prochaines municipales.
Pour rappel, le CNFPT forme chaque année un million d’agents publics territoriaux, sur les 1,9 que compte la fonction publique territoriale, aux quelque 240 métiers de la territoriale, dont la police municipale qui bénéficie, elle, de quatre centres entièrement dédiés et qui permettent l’accès à des plateaux techniques de qualité, à des espaces d’entraînement intérieurs et extérieurs, tout cela dans le respect scrupuleux des référentiels de formation nationaux élaborés avec le ministère de l’intérieur.
Yohann Nédélec
Président du CNFPT