Création ou réhabilitation de zones d’activités économiques, de friches industrielles ou commerciales pour de nouveaux usages, déploiement de réseaux de chaleur urbains utilisant des énergies renouvelables, création ou extension de lignes de transport en commun, accessibilité des bâtiments publics pour les personnes en situation de handicap, création de médiathèques, conservatoires ou équipements culturels polyvalents : l’ingénierie territoriale est au cœur du développement de nos territoires au service du citoyen !
Les projets d’envergure se déploient pourtant dans un contexte marqué par des tensions, des résistances, voire une certaine défiance envers les institutions, tout en devant intégrer la voix d’acteurs de la société désireux de peser sur les décisions. L’ingénierie territoriale est à ce titre un avant-poste de nouvelles formes de coaction avec les habitants et les corps intermédiaires.
Face au dérèglement climatique et aux crises qu’il engendre (inondations, sécheresses…) et aux arbitrages sur les moyens à mobiliser, les collectivités territoriales mettent en œuvre des solutions concrètes pour réussir les transitions. L’ingénierie territoriale est garante d’une position de maître d’ouvrage, responsable de l’aboutissement des décisions d’action publique locale et de l’usage efficient de ressources en tension.
Les méthodes d’intelligence collective, de facilitation, de médiation, de participation citoyenne, d’intégration des usagers en amont des projets et de coopération méritent d’être davantage développées dans les pratiques et compétences des agents territoriaux. L’édition 2025 des RNIT s’efforcera d’apporter des éléments de réponse à ces défis.
Le programme
Les rencontres seront inaugurées par Yohann Nédélec, président du CNFPT et Vincent Bimbard, président de l’AITF.
La plénière d’ouverture Coopérer : mythe ou nécessité dans un environnement complexifié ? mardi 8 juillet à 9h30, animée par le journaliste Baptiste Gapenne, explorera les ressorts de la coopération comme levier pour mobiliser les compétences, mutualiser les ressources et bâtir des projets au plus près des besoins des territoires. L’ingénierie territoriale y sera abordée comme un acteur central, capable de créer des espaces de dialogue, de compréhension mutuelle et de gestion des conflits entre experts et citoyens, agents et élus. Les auteurs Manon Loisel et Martin Vanier, qui ont chacun posé leur regard sur ces enjeux dans leurs récents essais*, partageront leurs analyses et inviteront des porteurs de projets à nourrir la discussion.
Dix-sept ateliers et seize conférences rythmeront ces deux journées de réflexion et d’échanges autour de quatorze thèmes : aménagement et urbanisme, bâtiment et énergie, biodiversité et espaces verts, concertation et participation, développement et insertion, déchets, eau, Europe et international, management et RH, mobilité, infrastructures et voirie, numérique, Outre-mer, risques et transition écologique.
Ils pourront également participer à seize ateliers hors les murs.
Vingt et une animations sont prévues dans la section « Boîtes à génie ». Un format d’échange flash (30 minutes), dynamique, convivial et en petit comité autour d’une expérience, d’un outil ou d’un dispositif.
La plénière de clôture, Ouvrir les solutions de coopération, mercredi 9 juillet à 14h, animée également par Baptiste Gapenne, proposera de se projeter pour évaluer, mesurer, imaginer ou explorer comment accélérer le parcours des territoires vers l’innovation et l’expérimentation. Les échanges et témoignages recueillis pendant les rencontres permettront aux participants de livrer leur propre vision de la coopération, pour amener à faire un pas de côté, à prendre de la hauteur et confronter les expériences.
Un engagement toulousain
Émile Ntamack, ancien international du XV de France et figure emblématique du rugby toulousain, interviendra en clôture de cette édition des RNIT. Engagé sur son territoire, il incarne les valeurs d'engagement collectif et de coopération entre acteurs aux compétences complémentaires. À travers son expérience de joueur et de formateur, il portera un regard inspirant sur la manière dont les dynamiques d'équipe, l'écoute et la transmission peuvent nourrir une ingénierie territoriale ouverte, coopérative et porteuse de sens.
Consultez le programme complet des RNIT 2025
En savoir plus : Le métier d’ingénieur en chef territorial et l’accompagnement du CNFPT
Les ingénieurs et ingénieures en chef territoriaux exercent leurs fonctions dans de nombreux domaines scientifique et technique liés aux compétences des collectivités territoriales : ingénierie, architecture, infrastructures et réseaux, prévention et gestion des risques, urbanisme, aménagement et paysages, ou encore informatique. Ils conçoivent des projets, encadrent des équipes et peuvent aussi être chargés d’expertise ou d’études techniques.
Le CNFPT organise les concours et l’examen professionnel pour devenir ingénieur en chef territorial. À l’obtention du concours, les lauréats admis au concours suivent une formation initiale d’application d’un an à l’Institut national des études territoriales (INET) du CNFPT. À l’issue de cette formation, les lauréats peuvent être recrutés par les collectivités. Après leur titularisation, les ingénieurs en chef territoriaux bénéficient tout au long de leur carrière des formations de professionnalisation proposées par le CNFPT pour développer leurs compétences.
* Manon Loisel et Nicolas Rio : Pour en finir avec la démocratie participative, Collection « Petite Encyclopédie critique ». Éditions Textuel, 2024.
Martin Vanier : Le temps des liens, essai sur l'anti-fracture. Éditions de L'aube, 2024.